Grâce à l'Atelier Monstre
Incroyable : Rico refait de la moto
Par Louis Pelletier
Les lecteurs de L'Expression connaissent déjà l'histoire de Rico Morneau. En février 2003, un accident d'auto le prive pour toujours de l'usage de ses jambes. Plutôt que de se morfondre, le Lanaudois entre au centre de conditionnement physique. En 2004, il impressionne sur le circuit des courses en fauteuils roulants. En 2005, en Colombie-Britannique, celui-ci décroche le titre de champion canadien. Prochains défis : la Suisse en 2006 puis les Jeux olympiques spéciaux en Chine en 2008.
Évidemment, le résidant de Sainte-Béatrix consacre des heures par semaine à l'entraînement. Son amie, Chantal Kennel, le suit à l'occasion en vélo. "Chantal fait de la moto depuis trois ans. J'ai eu le goût de l'accompagner", raconte celui qui conduit déjà un véhicule modifié. Rico Morneau a contacté l'Atelier Monstre de la rue Visitation à Saint- Charles-Borromée. Puisqu'il peut se déplacer à la force de ses bras. Peut-on envisager un "side-car" pour son fauteuil roulant ? "On aime les défis. On a de très bons mécaniciens, un peu inventeurs sur les bords", répond le propriétaire de l'atelier, Joël Parent. Yannick Lamontagne s'est attaqué au projet. "J'ai participé à bien des expositions. Une moto avec une plate-forme, je n'ai jamais vu ça !", a confié celui qui répare des deux roues depuis 13 ans.
La Yamaha FJ 1200 de 1991 a été modifiée afin que les changements de vitesse et le freinage se fassent par les mains. Une ceinture de sécurité a été ajoutée pour stabiliser Rico. Pour faciliter l'accès sans aide, la plate-forme est au ras du sol. Combien a coûté cette transformation ? "L'opération a nécessité près de 60 heures de travail. On s'est entendu sur un prix d'ami. On sait maintenant comment en fabriquer une autre", fait valoir Joël Parent.
Rico Morneau avait sept ans lorsqu'il a enfourché un petit mini-trail. Il a eu ensuite un 125 cc, un Honda Goldwing puis un Harley-Davidson Fat Boy qu'il a piloté jusqu'au rendez-vous annuel des Harley à Sturges au Wyoming. Depuis sa sortie de l'atelier, la Yamaha a roulé plus de 2 000 kilomètres. À quelle vitesse ? "Ça se déplace", résume celui qui se qualifie "d'handi-capable."
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